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QUELQUES VUES DU FÉMINISME

me. À la condition, toutefois, que cette culture fût pondérée par l’éducation, qui forme le jugement. Le jugement, c’est-à-dire le bon sens, la logique, qualités maîtresses, traitées en ennemies, auxquelles de plus en plus on substitue, au détriment du raisonnement sain, une sophistique entraînante et brillante.

Il est lamentable de voir les femmes se diviser en deux catégories : la charmeuse, effroyablement nulle en dehors de ses grâces ; l’intellectuelle, qui se masculinise et dédaigne son sexe.

En unissant son charme à son intelligence, en entourant de celles de son esprit les séductions de son corps, l’Ève nouvelle saura répandre ses doubles trésors partout où elle sera : à son foyer d’abord, où elle demeurera ; et ce foyer, elle le rendra autrement large et lumineux que celui de la femme dite « moderne ».

Tout le monde est au courant des importants changements survenus depuis cinquante ans dans la position économi-