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grande exactitude. Mais beaucoup d’autres déterminations de cette quantité, quoique moins exactes, ont une grande importance parce qu’elles montrent que la valeur de ne dépend pas de la série des transformations par lesquelles passe le système. Citons-en quelques-unes.

Dans une de ses premières expériences, Joule prenait un corps de pompe plein d'eau fermé à sa partie supérieure par un piston, en matière poreuse, que l’on pouvait faire descendre en le chargeant de poids. L’eau en passant à travers les pores du piston s'échauffait. Le travail dépensé pour produire cet échauffement était donné par le travail de la pesanteur sur les poids Joule trouva ainsi 424,6.

Hirn reprit cette méthode sous une forme un peu différente. L’eau passe sous pression d’un vase dans un second à travers un tube capillaire. Il obtint le nombre 433.

Les expériences dans lesquelles Hirn évaluait la quantité de chaleur résultant de la chute d’un poids par l’élévation de température éprouvée par une masse de plomb écrasée par ce poids lui fournirent le nombre 425, identique à celui obtenu par Joule dans ses meilleures expériences. Cependant dans ces expériences, outre le calorimètre, un des corps du système, le plomb, ne revient pas à son état primitif puisque ce métal est déformé. Les conditions admises dans la démonstration (54) de l’invariabilité de E ne sont donc pas réalisées dans le cas qui nous occupe. Aussi ces expériences de Hirn doivent-elles être considérées moins comme une vérification du principe de l’équivalence que comme une preuve de la petitesse de la variation de l'énergie interne du plomb lorsque ce métal s’écrouit. Avec un autre métal le résultat eût certainement été très différent.