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soit en contact avec un corps à une température T1’ plus grande que T1 mais plus petite que T2. Ce corps cède de la chaleur au gaz enfermé dans ABEF ; par suite, ce gaz éprouve une dilatation et pousse le piston EF ; il en résulte une compression adiabatique du gaz enfermé dans l’euceinte EFCD imperméable à la chaleur, et, par conséquent, une élévation de température de ce gaz. Ainsi de la chaleur a été transportée d’un corps à la température T1’ à un gaz dont la température T2 est plus grande que T1.

Mais ce transport de chaleur n’est pas en contradiction avec le principe de Clausius. La chaleur est passée, il est vrai, du corps froid au corps chaud ; mais il y a eu en même temp passage de chaleur du corps dont la température est T1’ au gaz dont la température est T1, c’est-à-dire d’un corps chaud sur un corps froid. Il est vrai que Hirn supposait T1’ infiniment peu supérieur à T1 ; mais que la différence , soit infiniment petite ou finie, elle existe et, si elle est infiniment petite, l’échange de chaleur, ainsi que la dilatation et la compression des deux gaz, s’arrétera dès que T1 sera devenu égal à , c’est-à-dire au bout d’un temps infiniment petit. La quantité de chaleur cédée sera de même ordre de grandeur que la différence .

97. Passons à la deuxième objection de Hirn. Prenons deux cylindres A et B de même section (fig. 12) dans lesquels se meuvent deux pistons liés de telle sorte que l’un s’abaisse d’une quantité égale à celle dont l’autre s’élève. Ces deux cylindres sont imperméables à la chaleur et sont reliés par un canal de communication qui laisse passer la chaleur.