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CHAPITRE VI.


QUELQUES VÉRIFICATIONS DU PRINCIPE DE LA CONSERVATION
DE L’ÉNERGIE.


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79. L’état d’un corps ne peut pas toujours être défini par deux variables. — Les vérifications précédentes du principe de l’équivalence constituent autant de vérifications du principe de la conservation de l’énergie, mais dans un cas très particulier : celui où l’état physique des corps peut être exprimé au moyen de deux variables indépendantes p et T ou ν et T.

Or, dans un grand nombre de cas, ces deux variables sont insuffisantes pour définir complètement l’état d’un corps. Ainsi, quand on se donne la pression ou le volume spécifique de l’eau à une température déterminée, mais comprise entre certaines limites, on ignore encore si l’eau est à l’état solide, liquide ou gazeux, puisque l’eau peut, dans certaines conditions, exister sous ces trois états à la même température.

Dans d’autres cas, les fluides en mouvement et les solides élastiques par exemple, l’une des variables, p ou ν, n’a plus de signification précise, car la pression et le volume spécifique changent d’un point à un autre ; l’état d’un de ces