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serait donc aussi un courant de convection ; or, il agit sur l’aiguille aimantée.

De même pour les rayons cathodiques ; Crookes attribue ces rayons à l’effet d’une matière très subtile, chargée d’électricité négative et animée d’une très grande vitesse ; il les regarde, en d’autres termes, comme des courants de convection et sa façon de voir, un instant contestée, est aujourd’hui adoptée partout. Or, ces rayons cathodiques sont déviés par l’aimant. En vertu du principe de l’action et de la réaction, ils doivent à leur tour dévier l’aiguille aimantée.

Il est vrai que Hertz crut avoir démontré que les rayons cathodiques ne convoient pas d’électricité négative et qu’ils n’agissent pas sur l’aiguille aimantée. Mais Hertz se trompait ; d’abord Perrin a pu recueillir l’électricité transportée par ces rayons et dont Hertz niait l’existence ; le savant allemand paraît avoir été trompé par des effets dus à l’action des rayons X, qui n’étaient pas encore découverts. Ensuite, et tout récemment, on a mis en évidence l’action des rayons cathodiques sur l’aiguille aimantée et reconnu la cause de l’erreur commise par Hertz.

Ainsi, tous ces phénomènes regardés comme des courants de convection, étincelles, courants électrolytiques, rayons cathodiques, agissent de la même manière sur le galvanomètre et conformément à la loi de Rowland.


VI. — Théorie de Lorentz. — On ne tarda pas à aller plus loin. D’après la théorie de Lorentz,