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Je viens de dire, en effet, qu’un élément isolé ne subit pas la même action qu’un élément mobile faisant partie d’un circuit fermé.

Autre différence : L’action d’un solénoïde fermé sur un courant fermé est nulle d’après l’expérience et d’après les deux théories ; son action sur un courant ouvert serait nulle d’après Ampère ; elle ne serait pas nulle d’après Helmholtz.

D’où une conséquence importante. Nous avons donné plus haut trois définitions de la force magnétique ; la troisième n’a ici aucun sens puisqu’un élément de courant n’est plus soumis à une force unique. La première n’en a pas non plus. Qu’est-ce, en effet, qu’un pôle magnétique ? C’est l’extrémité d’un aimant linéaire indéfini. Cet aimant peut être remplacé par un solénoïde indéfini. Pour que la définition de la force magnétique eût un sens, il faudrait que l’action exercée par un courant ouvert sur un solénoïde indéfini ne dépendit que de la position de l’extrémité de ce solénoïde, c’est-à-dire que l’action sur un solénoïde fermé fût nulle. Or, nous venons de voir que ce n’était pas vrai.

En revanche, rien n’empêche d’adopter la deuxième définition, celle qui est fondée sur la mesure du couple directeur qui tend à orienter une aiguille aimantée.

Mais, si on l’adopte, ni les effets d’induction ni les effets électrodynamiques ne dépendront uniquement de la distribution des lignes de force de ce champ magnétique.