CHAPITRE II
Dimanche 6 février.
Je suis parti de Paris hier à 9 heures un quart du soir. On a attaché à mon train le wagon du général Joffre. Nous sommes arrivés à Toul à 8 heures du matin. Nous nous sommes, d’abord, rendus à l’hôtel de ville où est installé le quartier général du général Roques et là, devant les troupes et devant l’état-major, remise de quelques décorations à des officiers et de la grand’croix au général Roques.
Chapuis, sénateur, cause quelques minutes avec moi. Puis je pars seul avec le général Roques pour le front. Joffre a préféré ne pas nous suivre, à cause de la longueur de la marche. Nous nous arrêtons au delà de la Domère et nous prenons un petit Decauville qui nous conduit à un boyau où nous nous engageons jusqu’aux positions de première ligne. Calme à peu près complet. C’est à peine si, de temps en temps, je vois ou entends un éclatement. Je visite plusieurs abris et plusieurs observatoires, d’où l’on a une vue d’en-