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puis, au loin, dans les Balkans, un faible rayon : les troupes austro-hongroises, qui s’avançaient dans le Sandjak de Novi-Bazar, se retirent. Dans les colonies également, la fortune nous sourit. Des troupes allemandes du Togo, après avoir émis la prétention de ne se soumettre qu’en obtenant les honneurs de la guerre, ont capitulé sans condition. Ce matin, à huit heures, les Alliés ont fait leur entrée dans Kamina.

Mais ces lointains succès ne compensent guère nos échecs de France. Le général Joffre, qui nous prépare une revanche, désire que par des éloges justifiés nous encouragions à une prochaine contre-offensive le maréchal French, qui vient, d’ailleurs, lui-même d’envoyer au gouvernement britannique un rapport très flatteur sur l’armée française12. Pour entrer dans les vues du généralissime, je m’empresse de télégraphier au roi George V : « Le général commandant en chef les armées françaises a rendu compte au gouvernement de la République de la vaillance admirable que l’armée de Votre Majesté déploie aux côtés de la nôtre contre l’ennemi commun. Je prie Votre Majesté de recevoir mes remerciements émus et je lui serais obligé de vouloir bien transmettre au maréchal Frcnch, ainsi qu’à tous les officiers et soldats placés sous ses ordres, nos vives et reconnaissantes félicitations. »

Les informations que nous recevons aujourd’hui encore de l’étranger nous montrent, dans une incessante activité, le génie diabolique de la propagande allemande. Dans les milieux socialistes