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foule, quand j’étais allé, en 1912, inaugurer le monument de la Reine Victoria. Un télégramme de son fidèle ami, M. Lucien Pallez, m’apprend cette triste nouvelle. J’envoie mes sympathies à Mlle Déroulède. Je ne partageais pas les opinions politiques de son frère. Mais j’avais eu autrefois avec lui, à la Chambre, de cordiales relations, que je n’avais pas oubliées. Il avait une nature si chevaleresque et il aimait tant la France !

M. Doumergue a télégraphié hier soir à M. Boppe que l’attribution des îles à la Grèce résulte de la conférence de Londres et que la France n’est pas libre de revenir sur ce règlement Il désire, dit-il, aider la Turquie à sortir des difficultés au milieu desquelles elle se débat, et il l’a déclaré spontanément à Rifaat Pacha. Mais il ne désire pas moins éviter que l’opinion européenne puisse accuser la France d’avoir fourni à la Turquie les moyens de troubler la paix par une attaque contre la Grèce. Il ajoute : « On vous parle, il est vrai, de l’adhésion possible de la Turquie à la Triple-Entente, si la France prête son appui au gouvernement ottoman dans la question des îles et lui permet de trouver les subsides dont elle a immédiatement besoin. Une proposition formelle d’adhésion à la Triple-Entente mériterait évidemment la plus sérieuse attention, mais à condition qu’elle fût faite, en même temps, aux gouvernements russe et anglais. Cela ne vous a certainement pas échappé. » À Constantinople comme partout, c’est donc la paix que défend la France.


Dimanche 1er février

L’après-midi, à la demande de M. Reymond, sénateur, je préside, à la Sorbonne, une belle réunion du Comité national