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CHAPITRE IX


Paris nous rappelle. — Nous décidons de ne pas nous arrêter à Copenhague. — Toujours en mer. — Nouvelles confusions dans les bruits de la terre. — Déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie et bombardement de Belgrade. — Débarquement à Dunkerque. — Rentrée à Paris. — Réunion du conseil des ministres. — Visite de M. de Schœn à M. Viviani.


Lundi 27 juillet. — Les télégrammes de Paris arrivés cette nuit, si informes qu’ils soient encore, expriment clairement de l’inquiétude et de l’impatience. On voudrait que nous fussions déjà de retour. M. Bienvenu-Martin nous fait savoir que c’est le vœu unanime des ministres présents. M. Abel Ferry télégraphie, de son côté, que l’opinion et la presse commencent à nous reprocher de poursuivre notre voyage en un moment aussi critique[1].

Quelque pénible que soit un manquement à la parole donnée, je me sens obligé de renoncer aux visites promises. Nous ne pouvons rester sourds à l’appel de nos compatriotes. D’un commun accord, M. Viviani et moi, nous prenons le parti de rentrer directement en France. Cette décision aussitôt arrêtée, nous prévenons par sans-fil le quai d’Orsay, ainsi que les ministres de France

  1. V. Lyon républicain, 22 octobre 1922, article de M. Messimy.