CHAPITRE V
Dans la matinée du dimanche 26 avril, je me rends à la mairie du VIIIe arrondissement, encore installée dans le vieil immeuble de la rue d’Anjou, qui fut autrefois, au temps du maréchal de Contades, le siège du tribunal de connétablie. Il abrite aujourd’hui les urnes où je viens, comme les autres électeurs du quartier, déposer mon bulletin de vote. Le docteur Maréchal, qui se consacre avec un infatigable dévouement à ses fonctions de maire, me reçoit dans la salle du scrutin. Quel résultat vont donner ces élections législatives, ce soir, dans l’ensemble de la France ? Ma magistrature arbitrale me laisse à peine le droit de me le demander. Je me borne à m’acquitter silencieusement de mon devoir de citoyen.
Puisque je suis condamné à me tenir en dehors de la lutte politique, je repars aussitôt pour la Côte d’Azur et, pendant trois semaines, j’essaie de secouer à Èze et dans les environs les chaînes que je me suis laissé imposer. Une valise quoti-