de mettre en bémol ce qu’il a mis en dièse.
— Il va mécontenter nos meilleurs amis d’Amérique et nos alliés. Wilson nous crée assez de difficultés. Sans lui, l’Amérique aurait marché beaucoup plus vite.
— Vous parlez comme Franklin-Bouillon.
— Ah ! par exemple !
— Oui, vous êtes d’accord avec lui sur ce point.
— Alors, pour une fois. En tout cas, je ne songe pas à diminuer Wilson, mais je crois, comme vous, qu’il y a une mesure à garder. Et puis, si la fête prend un caractère national et que je la préside et que vous soyez là, je trouve que ce n’est guère aux présidents des Chambres à traiter publiquement devant nous des questions de politique extérieure.
— Vous avez raison.
— Et puis, surtout, il faut que la cérémonie soit courte. Sans quoi, nous fatiguerions les soldats qui attendent pour défiler. Allons-nous impatienter le public et l’exposer à des insolations ? Et si le bombardement recommence ?
— Vous avez tout à fait raison. Faites venir les présidents des Chambres et réglez la question avec eux. »
Je fais prévenir par téléphone Dubost et Deschanel. Dubost répond qu’il va venir. Deschanel dit qu’il est malade avec une extinction de voix. Je lui téléphone alors : « Je voulais vous voir pour l’organisation de la cérémonie du 4 juillet, fête de l’Indépendance Day. Elle doit avoir surtout un caractère militaire et il y a intérêt à ce que le défilé des troupes ne soit pas retardé. Si vous voulez parler, ne pourriez-vous pas prononcer votre discours au banquet de la Chambre de commerce américaine ? — Je ferai très volontiers ce que vous préférez. — Bien, lui dis-je, nous arrangerons les choses. »