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le bosquet ; et ce qui montre que le but n’était pas d’empêcher les cris, c’est que cette bande a été employée de préférence à ce qui aurait beaucoup mieux satisfait au but supposé. Mais l’instruction, parlant de la bande en question, dit qu’elle a été trouvée autour du cou, adaptée d’une manière assez lâche et assujettie par un nœud serré. Ces termes sont passablement vagues, mais diffèrent matériellement de ceux du Commercial. La bande était large de dix-huit pouces, et devait, repliée et roulée longitudinalement, former une espèce de cordage assez fort, quoique fait de mousseline. Voici ma conclusion. Le meurtrier solitaire ayant porté le cadavre jusqu’à une certaine distance (du bosquet ou d’un autre lieu) au moyen de la bande nouée autour de la taille, a trouvé que le poids, en se servant de ce procédé, excédait ses forces. Il s’est résolu à traîner le fardeau ; il y a des traces qui prouvent que le fardeau a été traîné. Pour ce dessein, il devenait nécessaire d’attacher quelque chose comme une corde à l’une des extrémités. C’était autour du cou qu’il était préférable de l’attacher, la tête devant servir à l’empêcher de glisser. Et alors le meurtrier a évidemment pensé à se servir de la bande roulée autour des reins. Il l’aurait sans doute employée, si ce n’eût été l’enroulement de cette bande autour du corps, le nœud gênant par lequel elle était assujettie, et la réflexion qu’il fit qu’elle n’avait pas été complètement arrachée du vêtement. Il était plus facile de détacher une nouvelle bande du jupon. Il l’a arrachée, l’a nouée