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soleils lumineux, ces derniers étant à leur tour environnés de planètes non lumineuses ; tout cela est précisément ce dont Madler est sommé de trouver l’analogue dans les cieux ; car il imagine tout cela justement à propos de la Galaxie. En admettant que la chose soit telle qu’il le dit, nous ne pouvons nous empêcher de penser combien cette question : « Pourquoi les choses sont-elles ainsi ? » serait cruellement embarrassante pour les philosophes à priori.

Mais si, en dépit de l’analogie et de toute autre raison, nous reconnaissons la non-luminosité de ce grand astre central, nous pouvons toujours demander comment ce globe si énorme n’est pas rendu visible, grâce à cette effusion de lumière versée sur lui par les 100 millions de splendides soleils qui brillent dans tous les sens autour de lui. Devant cette embarrassante question, l’idée d’un soleil central positivement solide semble avoir été jusqu’à un certain point abandonnée ; et l’esprit spéculatif s’est contenté d’affirmer que les systèmes du groupe accomplissaient leurs révolutions autour d’un centre