Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Terre. Figurons-nous maintenant l’étoile particulière que nous avons choisie s’étendant, dans tous les sens, au delà de l’orbite de Mercure, — de Vénus, — de la Terre, — et puis au delà de l’orbite de Mars, — de Jupiter, — d’Uranus, jusqu’à ce que, finalement, notre imagination ait rempli le cercle de 17 trillions de milles de circonférence, que décrit dans sa révolution la planète de Leverrier. En admettant que nous soyons parvenus à concevoir tant d’énormité, nous n’aurions pas créé une idée extravagante. Nous avons les meilleures raisons pour croire qu’il y a bien des étoiles beaucoup plus grosses que celle que nous avons supposée. Je veux dire que pour une telle croyance nous possédons la meilleure base expérimentale ; et qu’en reportant notre regard vers la disposition atomique originelle, ayant pour but la diversité, que nous avons considérée comme étant une partie du plan divin dans la constitution de l’Univers, il nous deviendra facile de comprendre et d’admettre des disproportions, dans la grosseur des corps célestes, infiniment plus vastes qu’aucune de celles dont j’ai