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qu’elle est exposée dans les Nuits Arabes, et que le dénoûment, s’il ne manque pas totalement d’exactitude dans ce qu’il raconte, a au moins le grand tort de ne pas aller beaucoup plus loin.

Le lecteur, curieux d’être pleinement informé sur cet intéressant sujet, devra recourir à l’Isitsoornot lui-même ; mais on me pardonnera de donner un sommaire de ce que j’y ai découvert.

On se rappellera que, d’après la version ordinaire des Nuits Arabes, un certain monarque, ayant d’excellentes raisons d’être jaloux de la reine son épouse, non seulement la met à mort, mais jure par sa barbe et par le prophète d’épouser chaque nuit la plus belle vierge de son royaume, et de la livrer le lendemain matin à l’exécuteur.

Après avoir pendant plusieurs années accompli ce vœu à la lettre, avec une religieuse ponctualité et une régularité méthodique, qui lui valurent une grande réputation d’homme pieux et d’excellent sens, une après-midi il fut interrompu (sans doute dans ses prières) par la visite de son grand vizir, dont la fille, paraît-il, avait eu une idée.