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question ; mais je compris qu’elles étaient bien suffisantes. J’étais donc enfin capable d’écrire un véritable article à la Blackwood, et je résolus de m’y mettre sur-le-champ. En prenant congé de moi, M. Blackwood me fit la proposition de m’acheter l’article quand il serait écrit ; mais comme il ne pouvait m’offrir que cinquante guinées la feuille, je crus qu’il valait mieux en faire profiter notre société, que de le sacrifier pour une somme aussi chétive. Malgré sa lésinerie, M. Blackwood me témoigna d’ailleurs toute sa considération, et me traita véritablement avec la plus grande civilité. Les paroles qu’il m’adressa à mon départ firent sur mon cœur une profonde impression, et je m’en souviendrai toujours, je l’espère, avec reconnaissance.

« Ma chère miss Zénobia, » me dit-il, des larmes dans les yeux, « y a-t-il encore quelque chose que je puisse faire pour aider au succès de votre louable entreprise ? Laissez-moi réfléchir ! Il est bien possible que vous ne puissiez à votre convenance vous… vous noyer, ou étouffer d’un os de poulet, ou être pendue ou mordue par un… Mais attendez ! J’y pense : il y a dans