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Adieu psaumes, prières vaines,
Faites place à nos chants guerriers ;
Loin des troupes républicaines
Les capucins, les aumôniers !
Pour ne pas recevoir de maître
Et pour nous battre avec valeur,
Il nous suffit de notre cœur,
Nous n’avons pas besoin de prêtre.

Liberté, pour sauver la terre
Tu mis au jour l’Égalité :
De l’Égalité, sans mystère,
Procède la Fraternité.
Ô Trinité de nos ancêtres,
Vaudrais-tu celle aux trois couleurs !
Son culte est fait pour tous les cœurs,
Les Français sont ses premiers prêtres.

Alors qu’il me faudra descendre
Au champ d’un éternel repos.
Ô mes amis, portez ma cendre
Sous l’herbe des rians coteaux.
Et puisse l’écorce d’un hêtre,
Près de là, dire au voyageur :
En ces lieux repose un bon cœur,
Qui n’y fut pas mis par un prêtre.