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Ô mon épouse, ô ma compagne !
Tu vois combien j’avais raison ;
Tu sentiras tout ce qu’on gagne
À régler seule sa maison.
Était-il un guide plus traître
Que ce qu’on nommait directeur ?
Il te suffira de mon cœur ;
Nous n’aurons pas besoin de prêtre.

Viens, mon fils, viens aussi, ma fille
Ne craignez plus qu’un précepteur,
En se glissant dans ma famille,
Vous souffle un venin corrupteur.
Pour vous faire à tous deux connaître
Les vrais principes de l’honneur,
Il me suffira de mon cœur,
Je n’aurai pas besoin de prêtre.

Ô vous que j’aime et que j’honore,
Des campagnes bons habitans,
On voudrait vous tromper encore ;
Mais attendez jusqu’au printemps :
Quand vous verrez les blés renaître,
Quand vous verrez la vigne en fleur,
Avec nous vous direz en chœur :
Et tout ça vient pourtant sans prêtre.