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AVERTISSEMENT.


1o Le livre i de l’Ennéade I de Plotin (Qu’est-ce que l’animal ? Qu’est-ce que l’Homme ?) et le livre vi de l’Ennéade IV (Des Sens et de la Mémoire) ont servi de point de départ aux Néoplatoniciens qui ont commenté le Traité de l’Âme d’Aristote, comme les trois livres Des Genres de l’Être ont également servi de point de départ aux Néoplatoniciens qui ont commenté les Catégories[1] (Voy. Simplicius, Comm. sur les Catégories, préf.) ;

2o Jamblique a fidèlement suivi la doctrine de Plotin ; seulement, il n’admet pas avec lui que l’intelligence humaine pense toujours (Voy. p. 630, note 6) ;

3o Le Commentaire de Jamblique a servi de guide à Plutarque d’Athènes, à Simplicius et à Priscien de Lydie (Voy. ci-après, p. 662-669) ;

4o À Plutarque d’Athènes se rattache Ammonius, fils d’Hermias, dont le travail a servi de base à celui de Jean Philopon. Ce dernier a été lui-même copié littéralement par Michel Psellus dans un petit écrit intitulé Opinions sur l’Âme (publié avec Origenis Philocalia, etc., Paris, 1618).

Lettre à Macédonius sur le Destin. — Jamblique expose dans cette Lettre sa théorie de la liberté humaine. C’est le complément naturel des deux écrits précédents.

Porphyre. Les fragments de cet auteur que nous traduisons ici (Traité sur le précepte Connais-toi toi-même, Traité de l’Âme) ont moins d’importance que ses Principes de la théorie des intelligibles et son Traité du Facultés de l’âme, que nous avons donnés dans le tome 1 et auxquels nous renvoyons souvent. Ils offrent cependant beaucoup d’intérêt pour l’éclaircissement des doctrines de Platon[2] et de Plotin, et ils nous ont paru particulièrement propres à servir d’introduction au Traité de l’Âme de Jamblique.

Énée de Gaza. Le Théophraste de cet auteur, dont nous donnons une analyse et des extraits, est un dialogue destiné à réfuter trois théories de la philosophie néoplatonicienne qui sont contraires à la doctrine chrétienne, savoir, la préexistence des âmes, la métempsycose et l’éternité du monde. L’ouvrage est écrit avec beaucoup d’esprit et d’élégance. Le fond en est d’ailleurs tiré des Ennéades de Plotin et du Traité sur l’Âme et la Résurrection de saint Grégoire de Nysse.

Cet ouvrage d’Énée de Gaza paraît avoir servi de modèle à ceux que Jean Philopon, Zacharie le Scholastique, Nicéphore Chumnus ou Nathanaël, ont composés sur le même sujet. Il a été cité longuement par le P. Baltus dans sa Défense des saints Pères accusés de Platonisme[3].


  1. Ces Néoplatoniciens sont Porphyre, Jamblique, Dexippe, Simplicius, Ammonius, fils d’Hermias.
  2. Ils expliquent plusieurs passages de l’Alcibiade, du Philèbe et du Phédon de Platon. Voy. ci-après p. 615, note 6 ; p. 617, notes 1, 2, 3 ; p. 618, note 1 ; p. 619, note 3 ; p. 620, note 1.
  3. On peut consulter encore sur le même sujet les deux ouvrages suivants : La Vie future, par M. Henri Martin ; L’Immortalité de l’âme chez les Juifs, par M. G. Brecher, traduit de l’allemand par M. Isidore Cahen.