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Quand même votre choix serait encore à faire, et que vous le feriez, non plus comme simple citoyen, mais comme grand pontife, c’est encore à Plotine que vous donneriez la préférence.

6. Probatis ex æquo. Ernesti a tort de chercher ici une difficulté ; et rien n’autorisait Schwartz à changer probatis en probati. Qui ne voit l’analogie de cette pensée avec celle de Tacite, Agr., 6 : Vixeruntque mira concordia, per mutuam caritatem, et invicem se anteponendo ? Il s’agit, dans l’un et dans l’autre écrivain, de l’estime mutuelle d’un mari et de sa femme. On désirerait vos pour régime à probatis ; mais ce n’est pas le seul exemple, dans le Panégyrique, d’un pronom sous-entendu : suspiciunt invicem, du chapitre suivant, n° 4, offre la même ellipse. Peut-être faut-il en dire autant de licebit ergo civibus tuis invicem contueri, du ch. 51, n° 4.

LXXXIV. 1. Soror autem tua. La sœur de Trajan s’appelait Marciana. Elle eut une fille nommée Matidia, qui fut la mère de Julia Sabina, femme de l’empereur Adrien. Trajan fonda en Mœsie une ville, qu’il appela, du nom de sa sœur, Marcianopolis (Amm. Marc., XXYII, 4). Marciana était morte avant le sixième consulat de son frère, qui tombe sous l’an 112 ; car Schwartz cite, d’après Gruter, une inscription de cette époque, où elle a le titre de Diva, ce qui prouve aussi qu’elle avait reçu les honneurs de l’apothéose.

An feliciter nasci. J’ai mis an, avec Schwartz, au lieu de aut, quoique sur l’autorité d’un seul ms. La règle de grammaire qui exige an est donnée par Quintilien, 1, 5, § 49 : Nam et an et aut conjunctiones sunt ; male tamen interroges, hic, aut ille, sit. Du reste l’observation même de Quintilien prouve que, dès ce temps-là, quelques personnes s’y trompaient ; mais Pline, disciple de Quintilien, pouvait-il être de ce nombre ?

4. Suspiciunt invicem. La logique et l’exemple de Tacite (Agr. 6) sembleraient demander suspiciunt se invicem ; j’explique l’absence du pronom par l’analogie apparente d’invicem avec inter se ; or Cicéron, de Nat.deor'., I, 44, dit, en parlant des dieux, inter se diligunt (ils s’aiment entre eux)