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outre, sur son extrême frontière, Laodicée, fondée par Antiochus. A l’orient, les mages tiennent Pasargade (VI, 26), château où est le tombeau de Cyrus. Leur ville, Ecbatane, fut transportée par le roi Darius dans les montagnes. Entre la Parthie et l’Ariane s’étendent les Paraetacènes ; les nations et l’Euphrate ferment les royaumes inférieurs. Nous parlerons des autres (VI, 31) à partir de la Mésopotamie, excepté la pointe de cette même Mésopotamie et les peuples arabes : nous en avons parlé dans le livre précédent (V, 21).

XXX. La Mésopotamie tout entière a appartenu aux Assyriens, qui n’y avaient que des bourgs, excepté Babylone et Ninive. Les Macédoniens y créèrent des villes, à cause de la fertilité du sol. Outre les villes déjà nommées, elle renferme Séleucie, Laodicée, Artémite ; de plus, dans le pays des Arabes appelés Aroéens (VI, 9) et Mardanes, Antioche, qui, fondée par Nicanor, gouverneur de la Mésopotamie, se nomme Arabis. Aux Arabes Aroéens touchent, dans l’intérieur, les Arabes Eldamariens ; au-dessus de ce peuple, sur le fleuve Pellaconta, la ville de Bura, les Salmanes, et les Maséens Arabes. Aux Gordyens (VI, 17) confinent les Alones, à travers lesquels la rivière Zerbis va se jeter dans le Tigre ; les Azones, les Silices montagnards, les Orontes, à l’occident desquels est la ville de Gaugamela ; puis Sue, dans des rochers ; au-dessus, les Silices Classites, à travers lesquels coule le Lycus, venant de l’Arménie ; l’Absidris, au levant d’hiver ; la ville d’Azochis : puis dans la plaine les villes de Diospage, de Polytelia, de Stratonice, et d’Anthémonte (V, 21) ; dans le voisinage de l’Euphrate, Nicéphorion, dont Alexandre ordonna, comme nous l’avons dit (V, 21), la fondation, à cause de la situation favorable du lieu. A l’occasion de Zeugma, nous avons nommé Apamée (V, 21) : quand de cette ville on va à l’orient on rencontre une ville très bien fortifiée, ayant eu jadis 70 stades (kil. 12, 88) d’étendue, appelée la capitale des Satrapes ; c’était là qu’on apportait les tributs ; maintenant ce n’est plus qu’un fort ; Hebata demeure dans l’état où elle était jadis ; puis vient Oruros, limite de l’empire romain sous le grand Pompée, à 250.000 pas de Zeugma. Des auteurs rapportent que le gouverneur Gobarès fit partager l’Euphrate à l’endroit où nous avons dit qu’il se divise (V, 21), de peur que, se précipitant avec violence, il ne ravageât la Babylonie. Tous les Assyriens donnent à l’Euphrate le nom de Narmalchan, ce qui signifie fleuve royal. Là où il se divise il y eut jadis Agrani, ville des plus grandes, qui fut détruite par les Perses.

Babylone, capitale des nations chaldéennes, a joui longtemps de la plus grande célébrité dans tout l’univers ; c’est d’elle que tout le reste de la Mésopotamie et de l’Assyrie a été appelé Babylonie. Elle avait 60.000 pas de tour, des murs hauts de 200 pieds, larges de 50 (et le pied babylonien a trois doigts de plus que le nôtre), traversée par l’Euphrate, que bordaient des quais aussi admirables que l’enceinte. Le temple de Jupiter Bélus (XXXVII, 55) y subsiste encore ; Bélus fut l’inventeur de l’astronomie ; du reste, elle est devenue un désert, dépeuplée qu’elle fut par le voisinage de Séleucie, fondée à cet effet par Nicator (av JC. 312-282), à 90.000 pas, au confluent du Tigre et d’un canal venant de l’Euphrate.