Soit.
Et maintenant, si l’on veut donner la chasse à l’une quelconque de ces sciences, la prendre, la tenir et ensuite la relâcher, vois de quels noms on a besoin pour exprimer tout cela, si ce sont les mêmes dont on a usé d’abord au moment de l’acquisition, ou des noms différents. Un exemple te fera saisir plus clairement ma pensée. N y a-t-il pas un art que tu appelles arithmétique ?
Si.
Conçois-le comme une chasse aux sciences qui concernent tout ce qui est pair et impair.
Je le conçois ainsi.
Par cet art, on tient soi-même sous la main les sciences des nombres et on les transmet à d’autres, quand on le veut.
Oui.
Et nous disons que, quand on les transmet, on enseigne ; que, quand on les reçoit, on apprend ; et que, quand on les a, parce qu’on les possède dans son colombier, on sait.
Parfaitement.
Maintenant fais attention à ce qui s’ensuit. Un arithméticien accompli ne connaît-il pas tous les nombres, puisqu’il n’y a pas de nombre dont il n’ait la science dans son esprit ?
Sans contredit.
Or, un tel homme peut parfois compter, soit les nombres eux-mêmes dans sa tête, soit quelques autres objets extérieurs qui peuvent se nombrer ?
Sans aucun doute.