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mon avis, il n’y a pas du tout d’organe spécial pour ces notions, comme il y en a pour les autres : c’est l’âme elle-même et par elle-même qui, selon moi, examine les notions communes en toutes choses.

SOCRATE

Tu es beau, Théétète, et non pas laid, comme le disait Théodore ; car celui qui parle bien est beau et bon. Et non seulement tu es beau ; mais encore tu me rends service en me faisant quitte d’une fort longue discussion, s’il te paraît que, pour certaines choses, c’est l’âme elle-même et par elle-même qui les examine, et qu’elle le fait pour les autres au moyen des facultés du corps. C’était en effet ce qu’il me semblait à moi aussi, et je désirais que tu fusses de mon avis.

THÉÉTÈTE

C’est bien ainsi que la chose m’apparaît.

SOCRATE

XXX. — Dans laquelle de ces deux classes places-tu donc l’être ? car c’est ce qui est le plus commun à toutes choses.

THÉÉTÈTE

Je le place parmi les objets que l’âme elle-même cherche à atteindre par elle-même.

SOCRATE

Et aussi le semblable et le dissemblable, et l’identique et le différent ?

THÉÉTÈTE

Oui.

SOCRATE

Et le beau et le laid, et le bon et le mauvais ?

THÉÉTÈTE

Il me semble que ces objets surtout sont de ceux dont l’âme examine l’essence en les comparant, quand elle réfléchit en elle-même sur le passé et le présent en relation avec le futur.

SOCRATE

Arrête ici. Ne sentira-t-elle pas par le toucher la dureté de ce qui est dur et la mollesse de ce qui est mou par la même voie ?

THÉÉTÈTE

Si.