pour tous les hommes de jouir, durant leur vie, de tous les plaisirs, il faudra les faire entrer tous dans le mélange.
Que pouvons-nous donc dire de ces plaisirs mêmes ? Qu’allons-nous faire ?
Ce n’est pas à nous, Protarque, qu’il faut demander cela ; c’est aux plaisirs eux-mêmes et à la sagesse qu’il faut poser la question suivante sur leurs sentiments mutuels.
Quelle question ?
«Mes amis, soit qu’il faille vous appeler du nom de plaisirs ou de n’importe quel autre nom, n’aimeriez-vous pas mieux habiter avec toute la sagesse que sans elle ?» Je pense qu’à cette question ils ne pourraient faire autrement que de répondre ceci.
Quoi ?
Ce que nous avons dit précédemment : «Il n’est pas du tout possible qu’un genre pur reste seul et solitaire. Entre tous les genres, si nous les comparons l’un à l’autre, nous croyons que le meilleur pour habiter avec nous, c’est celui qui connaît tout le reste et chacun de nous aussi parfaitement que possible.»
Voilà, leur dirons-nous, une excellente réponse.
Bien. Après cela, passons à la sagesse et à l’intelligence et interrogeons-les. «Avez-vous besoin d’autres plaisirs pour le mélange ?» Telle est la question que nous leur faisons. Elles vont peut-être répliquer : «De quels plaisirs ?»
Vraisemblablement.
Après cela, nous leur poserons cette question : «Outre ces plaisirs vrais, dirons-nous, avez-vous encore besoin de la compagnie des plaisirs les plus grands et les plus violents ? — Et comment, Socrate, répondront-elles peut-être, aurions-nous affaire de plaisirs qui nous apportent une infinité d’obstacles, qui troublent les âmes où nous habitons par leur frénésie, qui nous empêchent absolument d’exister et qui d’ordinaire gâte