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Tout ce qui nous paraît devenir plus ou moins et admettre le violent et le tranquille, le trop et toutes les autres qualités du même genre, il faut ranger tout cela dans le genre de l’infini, en le ramenant à l’unité, suivant ce qui a été dit plus haut, qu’il fallait, autant que possible, rassembler les choses séparées et partagées en plusieurs espèces et les marquer du sceau de l’unité, si tu t’en souviens.

PROTARQUE

Oui, je m’en souviens.

SOCRATE

Ce qui n’admet pas ces qualités et qui reçoit toutes les qualités contraires, d’abord l’égal et l’égalité, et ensuite le double, et tout ce qui est comme un nombre est à un autre nombre, une mesure à une autre mesure, tout cela, nous pouvons le rapporter au fini et passer pour de bons juges en le faisant. Qu’en penses-tu, toi ?

PROTARQUE

Que ce sera très bien fait, Socrate.

SOCRATE

XIII. — Voilà qui est entendu. Quant au troisième genre, celui qui est formé du mélange de ces deux-là, sous quelle idée nous le représenterons-nous ?

PROTARQUE

C’est toi qui me le diras, j’espère.

SOCRATE

Non, mais un dieu, si du moins l’un des dieux écoute mes prières.

PROTARQUE

Prie donc et réfléchis.

SOCRATE

Je réfléchis, et je crois, Protarque, qu’un d’eux nous est devenu favorable à l’instant même.

PROTARQUE

Que veux-tu dire et quelle preuve en as-tu ?

SOCRATE

Je vais te le dire, naturellement. Suis seulement mon raisonnement.

PROTARQUE