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L’un ou l’autre, au hasard du discours.

L’ÉTRANGER

VI. — Bravo, Socrate ! Si tu te gardes toujours d’attacher de l’importance aux mots, tu deviendras plus riche en sagesse sur tes vieux jours. Pour le moment, nous n’avons qu’à suivre ton conseil. Revenons à l’élevage en troupeaux : conçois-tu comment, après avoir montré qu’il comprend deux parties, on peut faire en sorte que ce qu’on cherchait tout à l’heure dans les deux moitiés confondues on ne le cherche désormais que dans une ?

SOCRATE LE JEUNE

Je m’y applique. Il me semble à moi qu’il y a d’un côté l’élevage des hommes et de l’autre celui des bêtes.

L’ÉTRANGER

Voilà qui est promptement et hardiment divisé ; mais tâchons, autant que possible, de ne plus recommencer.

SOCRATE LE JEUNE

Quoi ?

L’ÉTRANGER

Ne détachons pas une petite partie pour l’opposer à beaucoup d’autres grandes, sans tenir compte de l’espèce ; que chaque partie contienne en même temps une espèce. C’est en effet très bien de séparer sur-le-champ de tout le reste ce que l’on cherche, à condition de tomber juste. Ainsi toi, tout à l’heure, tu as cru tenir ta division, tu as anticipé le raisonnement, en voyant qu’il allait vers les hommes. Mais, en réalité, mon ami, il n’est pas sûr de faire de petites coupures ; il l’est davantage de procéder en divisant par moitiés ; on trouve mieux ainsi les espèces. Or c’est là ce qui importe par-dessus tout pour nos recherches.

SOCRATE LE JEUNE

Comment dis-tu cela, étranger ?

L’ÉTRANGER

Il faut essayer de parler encore plus clairement par égard pour une nature comme la tienne. Pour le moment, il est sans doute impossible d’exposer la question sans rien omettre ; mais il faut essayer de pousser encore un peu plus avant pour l’éclaircir.

SOCRATE LE JEUNE

Qu’y a-t-il donc d’inexact, selon toi, dans la division que nous venons de faire ?

{{Personnage|L’ÉTRAN