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97a'’ Oui.

SOCRATE

Mais le fait de boire est la satisfaction du besoin et un plaisir ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Ainsi c’est dans le fait de boire qu’on ressent du plaisir, dis‑tu ?

CALLICLÈS

Justement.

SOCRATE

Du moins quand on a soif ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Donc quand on souffre ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Aperçois‑tu maintenant ce qui résulte de là ? Tu dis qu’on ressent à la fois du plaisir et de la douleur, quand tu dis qu’on boit ayant soif. Est‑ce que cela ne se produit pas à la fois dans le même lieu et dans le même temps, soit dans l’âme, soit dans le corps, selon qu’il te plaira ; car cela n’importe en rien, à mon avis. Est‑ce exact ou non ?

CALLICLÈS

C’est exact.

SOCRATE

Cependant tu reconnais qu’il est impossible d’être à la fois heureux et malheureux.

CALLICLÈS

Je le reconnais en effet.

SOCRATE

D’autre part, tu es convenu qu’on pouvait être à la fois dans la peine et dans la joie ?

CALLICLÈS

Évidemment.

SOCRATE

Il s’ensuit que la joie n’est pas le bonheur, ni la peine le malheur, de sorte que l’agréable se révèle différent du bien.

CALLICLÈS

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