0e Mais le juste fait des actions justes.
Oui.
[C’est donc une nécessité que l’homme formé à la rhétorique soit juste et que le juste veuille faire des actions justes ?
Apparemment.
Donc le juste ne voudra jamais commettre une injustice.
Il ne saurait le vouloir [1].]
Or l’orateur, d’après notre raisonnement, est nécessairement juste.
Oui.
Par conséquent l’orateur ne voudra jamais commettre une injustice.
Il paraît que non.
XV. — Maintenant te rappelles‑tu avoir dit tout à l’heure qu’il ne faut pas s’en prendre aux pédotribes ni les chasser des cités, si le boxeur se sert de la boxe pour faire du mal, et pareillement que, si l’orateur fait un mauvais usage de la rhétorique, ce n’est pas le maître qu’il faut accuser ni chasser de la cité, mais bien le coupable qui a fait un mauvais usage de la rhétorique ? As‑tu dit cela, oui ou non ?
Je l’ai dit.
Mais ne venons‑nous pas de voir à l’instant que ce même homme, l’orateur, est incapable de commettre jamais une injustice ? N’est‑ce pas vrai ?
Si, évidemment.
Mais au début de notre entretien, Gorgias, il a été dit que la rhétorique avait pour objet les discours, non pas 460e-4
- ↑ Le passage entre crochets s'accorde mal avec l'argumentation de Socrate, et semble être une interpolation.