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'453e-454b à l’heure. L’arithmétique ne nous enseigne‑t‑elle pas ce qui se rapporte au nombre, ainsi que l’arithméticien ?

GORGIAS

Certainement.

SOCRATE

Donc elle persuade aussi.

GORGIAS

Oui.

SOCRATE

C’est donc aussi une ouvrière de persuasion que l’arith­métique ?

GORGIAS

Évidemment.

SOCRATE

Par conséquent, si l’on nous demande de quelle per­suasion et à quoi elle s’applique, nous répondrons, je pense, d’une persuasion qui enseigne la grandeur du nombre, soit pair, soit impair. De même pour les autres arts que nous avons mentionnés tout à l’heure, nous pourrions montrer qu’ils produisent la persuasion, quel genre de persuasion et à propos de quoi. N’est‑ce pas vrai ?

GORGIAS

Si.

SOCRATE

Par conséquent la rhétorique n’est pas la seule ouvrière de persuasion.

GORGIAS

Tu dis vrai.

SOCRATE

IX. — Puis donc qu’elle n’est pas la seule à produire cet effet et que d’autres arts en font autant, nous sommes en droit, comme à propos du peintre, de demander encore à notre interlocuteur de quelle persuasion la rhétorique est l’art et à quoi s’applique cette persuasion. Ne trouves-­tu pas cette nouvelle question justifiée ?

GORGIAS

Si.

SOCRATE

Réponds‑moi donc, Gorgias, puisque tu es de mon avis.

GORGIAS

Je dis, Socrate, que cette persuasion est celle qui se produit dans les tribunaux et dans les autres assemblées, ainsi que je l’indiquais tout à l’heure, et qu’elle a pour objet le juste et l’injuste.

SOCRATE

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