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que la pierre, celle d’attirer d’autres anneaux ; en sorte que parfois des anneaux de fer en très longue chaîne sont suspendus les uns aux autres ; mais leur force à tous dépend de cette pierre. Ainsi la Muse crée-t-elle des inspirés et, par l’intermédiaire de ces inspirés, une foule d’enthousiastes se rattachent à elle. Car tous les poètes épiques disent tous leurs beaux poèmes non en vertu d’un art, mais parce qu’ils sont inspirés et possédés, et il en est de même pour les bons poètes lyriques. Tels les corybantes dansent lorsqu’ils n’ont plus leur raison, tels les poètes lyriques lorsqu’ils n’ont plus leur raison, créent ces belles mélodies ; mais lorsqu’ils se sont embarqués dans l’harmonie et la cadence, ils se déchaînent et sont possédés. Telles les bacchantes puisent aux fleuves le miel et le lait quand elles