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AXIOCHOS

conduits par les Érynnies dans l’Érèbe et le Chaos à travers le Tartare, là où séjournent les impies, et les Danaïdes qui puisent l’eau inépuisable, et Tantale que tourmente la soif, et Tityos aux entrailles éternellement dévorées et renaissantes, et Sisyphe qui roule sans cesse son rocher, Sisyphe dont les travaux ne finissent que pour recommencer. 372C’est là que, léchés par les bêtes, continuellement brûlés par les torches des Peines, tourmentés par mille modes de supplices, les méchants sont consumés par d’éternels châtiments.


Conclusion.

Voilà ce que j’ai appris de Gobryas. À toi d’en juger, Axiochos. Pour moi, ma raison est hésitante, et je sais seulement de façon ferme que toutes les âmes sont immortelles et qu’au sortir de ce séjour, elles sont aussi exemptes de douleurs. Ainsi que ce soit en haut ou en bas, tu seras nécessairement heureux, Axiochos, toi qui as vécu pieusement.

Axiochos. — Je n’ose te le dire, Socrate, mais bien loin de redouter la mort, voilà que maintenant j’en ai l’ardent désir. Ce dernier discours, comme le précédent sur le ciel, m’a persuadé, et je méprise désormais la vie, puisque je dois partir pour un séjour meilleur. À présent, je vais repasser doucement en moi-même tout ce qui a été dit. Reviens à partir de midi, Socrate.

Socrate. — Je ferai comme tu dis, et je repars pour ma promenade du Kynosargès où je me dirigeais quand on m’a appelé ici.