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NOTICE

Version du
pseudo-Platon.

Hipparque, l’aîné des fils de Pisistrate, était renommé pour sa sagesse (228 b). Artiste, il favorisait les arts et manifesta particulièrement sa bienveillance envers des poètes comme Anacréon ou Simonide (228 b, c). Homme de gouvernement, il s’efforça d’instruire ses concitoyens, de les former aux bonnes mœurs, en leur communiquant un peu de sa sagesse, pour n’avoir à commander qu’à des gens de bien (228 c et suiv.). Après sa mort, la tyrannie devint très dure, sous son frère Hippias, tandis qu’auparavant les Athéniens vivaient comme au temps de l’âge d’or (229 b).

Le motif qu’on invoque couramment pour expliquer le meurtre dont Hipparque fut victime est complètement faux. Pour se venger des dédains du bel Harmodios, raconte-t-on, le tyran aurait insulté la sœur du jeune homme, un jour qu’elle devait remplir l’office de canéphore. C’eût été trop sot ! La vérité est bien différente. Aristogiton aimait Harmodios et croyait avoir Hipparque pour rival. Or, vers cette même époque, ce même Harmodios s’éprit d’un autre adolescent. Ce dernier, d’abord fervent admirateur d’Harmodios et d’Aristogiton, en vint peu à peu à les mépriser et à rechercher la société d’Hipparque. Le dépit et la jalousie déterminèrent ceux qui se prétendaient outragés à tuer le Pisistratide (229 c, d).

Version
d’Hérodote.

Hérodote ne donne aucun détail sur l’occasion qui provoqua la mort d’Hipparque. Il désigne ce dernier non comme tyran, mais comme le frère du tyran Hippias (V, 55). La conjuration d’Harmodios et d’Aristogiton n’eut d’autre but que de libérer Athènes. Mais son résultat fut tout opposé, car elle rendit plus dure la tyrannie (V, 55 ; VI, 109, 123).

Version
de Thucydide.

Thucydide signale à deux reprises l’inexactitude des récits que l’on propage au sujet du meurtre d’Hipparque. On s’imagine généralement qu’Hip&shy ;parque était tyran lorsqu’il fut tué par Harmodios et Aristogiton. C’est une erreur. Hippias était le plus âgé des fils de Pisistrate, et, par conséquent régnait[1]. Hipparque et Thessalos étaient ses frères.

  1. I, 20 Ἀθηναίων γοῦν τὸ πλῆθος Ἵππαρχον οἴονται ὑφ’ Ἁρμοδίου