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MÉNEXÈNE

essentielle en éloge et en consolation. On la relève dans le discours prêté par Thucydide à Périclès (II, 35 sq.), qui l’aurait prononcé pendant l’hiver de 431/430 ; dans l’oraison funèbre attribuée à Lysias (II) ; dans l’êpitaphios transmis sous le nom de Démosthène, qui n’est pas l’œuvre du grand orateur[1] et paraît inspiré du Ménexène ; enfin, dans la seule oraison funèbre certainement authentique que nous possédions : celle qui fut composée par Hypéride en 323 pour les morts de la guerre Lamiaque. Bien plus, nous retrouvons dans ces discours la plupart des thèmes traités dans le Ménexène. Celui de l’autochtonie est esquissé dans le discours de Périclès (Thuc., II, 36) ; il figure chez Lysias (II, 17), dans l’êpitaphios du Pseudo-Démosthène (LX, 4) et chez Hypéride (8). Le Pseudo-Démosthène (5) rappelle que l’Attique a produit la première les fruits nécessaires à la nourriture de l’homme. L’éloge des ancêtres n’est pas oublié dans Thucydide (II, 36) ; les victoires remportées sur les Amazones, la défense des Argiens contre les Thébains, et celle des Héraclides sont célébrées par Lysias (3-16) et par le Pseudo-Démosthène (8). L’éloge de la constitution athénienne est développé par Thucydide (II, 37) et par Lysias (17-19) ; le Pseudo-Démosthène (25-26) l’indique en passant. La glorification des guerres médiques a sa place dans le discours de Lysias (20-47), et se trouve brièvement évoquée chez le Pseudo-Démosthène (10-12), comme chez Hypéride (35-40). Le thème de l’éducation est ébauché dans le Pseudo-Démosthène (16 sq.), et mentionné par Hypéride (8-9). Cette idée qu’Athènes a toujours été le champion de la liberté et de la justice et n’a cessé de se dévouer pour la Grèce, revient à plusieurs reprises dans le Ménexène ; c’est encore un lieu commun, que l’on note déjà dans le discours de Périclès (Thuc., II, 40), et qui reparaît dans le Pseudo-Démosthène (16-24) comme chez Hypéride (4-5).

    cité par Planude, et dont le style est si caractéristique. Il n’apprend rien sur la disposition du discours dont il faisait partie, oraison funèbre réellement prononcée à Athènes, suivant Philostrate (Vies des Soph., I, 9, 5), ou, plus probablement, simple exercice d’école.

  1. Nous n’avons pas l’oraison funèbre qu’il fut chargé de prononcer après Chéronée (338).