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faisaient d’abord les représentations employées dans les initiations. Il en est de même du πρῶτον ἔφριζε, εἶτα προσοφῶν ὡς θεὸν σέβεται. Il y a un passage de la Théologie platonicienne de Proclus, liv. I, chap. iii , p. 7. qui développe cet endroit. Voyez Heindorf, p. 262. — P. 71. Les amans, à la fin de la vie, ne sont pas envoyés dans les ténèbres sous la terre, parce qu’ils sont supposés avoir déjà commencé le voyage céleste. Être envoyé sous la terre appartient à la langue des mystères; voyez le Phédon. Il y a donc un regard aux mystères dans tout ce mythe, mais en même temps un libre esprit se joue dans les détails et préside à la coor-donation de l’ensemble; il y a un certain parfum de mysticisme avec une assez grande indépendance philosophique. On peut dire que s’il y a quelques données étrangères à Platon dans ce mythe, la composition totale lui appartient. En Grèce le propre de la religion était d’être souple et de se prêter à une représentation un peu arbitraire de la part de chacun. L’idée de la mythologie grecque est précisément de n’être pas parfaitement arrêtée ; de là des cultes variés, un sacerdoce peu compacte, la liberté la plus grande laissée à l’imagination des poètes, et l’arbitraire des mythes que l’on appelle poétiques. Si les mythes des poètes étaient libres, ceux des philosophes l’étaient bien plus, et cette liberté ne semblait point