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SOCRATE.

Parce que tu ne m’empêcheras pas de te proposer derechef la même demande.

PROTARQUE.

Quelle demande ?

SOCRATE.

Au cas que le corps n’éprouvât rien de semblable, Protarque, te dirai-je, que serait-il nécessaire qu’il en résultât ?

PROTARQUE.

Au cas que le corps ne fût affecté ni d’une façon, ni d’une autre, dis-tu ?

SOCRATE.

Oui.

PROTARQUE.

Il est évident, Socrate, qu’il ne ressentirait alors ni plaisir ni douleur.

SOCRATE.

Très bien répondu. Mais, à ce que je vois, tu crois qu’il est nécessaire que nous éprouvions toujours quelque chose de semblable, comme d’habiles gens le prétendent, parce que tout est dans un mouvement continuel en tout sens.

PROTARQUE.

C’est en effet ce qu’ils disent, et leurs raisons ne paraissent pas méprisables[1].

  1. Voyez le Théétète.