Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/381

Cette page a été validée par deux contributeurs.

phrase précédente, d’autant plus que l’excellent manuscrit de Munich lit : καὶ γὰρ αὐτοί. Si Schleiermacher objecte que εὐδαιμοεῖν n’étant pas verbe actif ne peut avoir de régime, je réponds en construisant ainsi la phrase : καὶ αὖ τοῦ (πόλιν) εὖ οἰκεῖν εὐδαιμοεῖν μόνοι τὸν κ… ἔχ… Je prends εὖ οἰκεῖν dans un sens réflexif, comme le permettent un grand nombre d’exemples même de Platon, entre autres, dans la République, livre V, ἡ πόλις ἄριστα πολιτευομένη οἰκεῖ, voyez Stallbaum, p. 363 et la note.


Page 195. — Si donc nous formons de vrais gardiens de l’État, que ce soient des gardiens incapables d’en compromettre la sûreté… Bekker, p. 168 : εἰ μὲν οὖν ἡμεῖς μὲν φύλακας ὡς ἀληθῶς ποιοῦμεν ἥκιστα κακούργους τῆς πόλεως, ὁ δ’ ἐκεῖνο…

Ce passage est fort embarrassant. Il n’y a point de variantes. La phrase telle que Bekker la donne ne présente pas de sens, et le mot à mot de Schleiermacher pas davantage. Ast retranche εἰ μὲν, et rejette οὖν après ἡμεῖς μὲν. De cette manière il est peu de difficultés dont on ne vienne à bout. Stallbaum et Schneider supposent tous deux des ellipses graves. Après εἰ μὲν οὖν, Stallbaum suppose ταῦτα οὕτως ἔχει, ἡμεῖς μὲν… Tout