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arts, il n’y a qu’une seule critique. Veux-tu, Ion, que je t’explique comment j’entends ceci ?

Ion.

Très volontiers, Socrate ; j’aime beaucoup à vous entendre, vous autres sages.

Socrate.

Je voudrais bien que tu disses vrai, Ion : mais ce titre de sage n’appartient qu’à vous autres rapsodes, aux acteurs, et à ceux dont vous chantez les vers. Pour moi, je ne sais que dire la vérité, [532e] comme un homme sans culture. Juges-en par la question que je viens de te faire : considère combien elle est commune et triviale ; le premier venu ne sait-il pas ce que j’ai dit, que la critique est la même, quelque art que l’on prenne pour exemple, pourvu qu’il soit un. Voyons en effet. La peinture n’est-elle point un art, et un seul et même art ?

Ion.

Oui.

Socrate.

N’y a-t-il pas eu et n’y a-t-il point encore un grand nombre de peintres bons et mauvais ?

Ion.

Assurément.