Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/580

Cette page n’a pas encore été corrigée

d'argent que de nulle autre part ? Et tu crois, mon cher, qu'il fera plutôt fortune en Sicile et à Inycum ? Te croirai-je en cela, Hippias ? car si tu l'ordonnes, il faudra bien te croire.

HIPPIAS.

Ce n'est point l'usage, Socrate, à Lacédémone de toucher aux lois, ni de donner aux enfans une autre éducation que celle qui est établie.

SOCRATE.

Comment dis-tu ? l'usage n'est point à Lacédémone d'agir [284c] sagement, mais de faire des fautes ?

HIPPIAS.

Je n'ai garde de dire cela, Socrate.

SOCRATE.

N'agiraient-ils pas sagement s'ils donnaient à leurs enfans une éducation meilleure, au lieu d'une moins bonne ?

HIPPIAS.

J'en conviens ; mais la loi ne permet pas chez eux d'élever les enfans suivant une mode étrangère. Sans cela, je puis te garantir que si quelqu'un avait jamais reçu de l'argent à Lacédémone pour former la jeunesse, j'en aurais reçu plus que personne : ils se plaisent à m'entendre et m'applaudissent ; mais,