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on en trouve un dans le Politique, dont le sens est que jadis, dans l’âge d’or, le mouvement des corps célestes n’était point tel qu’aujourd’hui ; celui des planètes était contraire à celui des étoiles fixes; il n’y avait ni été ni hiver. C’est, sans contredit, un mythe dont le sens est enveloppé (διὰ τούτων αἰνιττόμενος). Il y a un mythe sur l’amour dans le Banquet ; il y en a un dans la République, un dans le Phédon ; un autre plus haut, dans le dialogue qui nous occupe. Enfin, en voici encore un.

Tout mythe (μυθοποιία) n’est pas un traité sur l’autre vie (νεκυία) ; on n’appelle ainsi que les mythes qui s’occupent spécialement de l’âme. Celui du Politique n’est pas de ce genre ; il parle seulement des corps célestes. Celui du Banquet n’en est pas non plus. Trois seulement se rangent sous ce titre : celui de la République, car le mythe de la République traite des âmes ; celui du Phédon et celui du Gorgias. Dans le Phédon, Platon parle des lieux où se subissent les châtiments ; dans la République, des âmes qui sont jugées; ici, des juges eux-mêmes. Mais, puisqu’il y a dans Platon trois traités sur l’autre vie, pourquoi lamblique, dans l’une de ses lettres, n’en cite-t-il que deux : celui du Phédon et celui de la République ? Peut-être celui à qui est adressée la lettre ne l’avait-il consulté que sur ces deux derniers ;