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négation du crime qu’elle rachète ou qu’elle abolit, et par conséquent un bien. Au contraire, qu’est-ce que l’impunité, à parler philosophiquement ? Ce n’est pas autre chose qu’une tentative plus ou moins vaine pour donner de l’existence et de la durée à ce qui n’en peut et n’en doit pas avoir : c’est la tentative déplorable d’une séparation radicale d’avec l’ordre ; c’est le sceau mis sur le crime, et par conséquent sur le malheur. De là la maxime de Platon, que l’injustice est déjà un grand mal, mais que l’injustice impunie est le plus grand et le dernier des maux.

Ces considérations décisives qui dominent la discussion ne nous dispensent pas de faire connaître des argumens d’un ordre inférieur, rigoureux, mais subtils, qui occupent dans Platon une très grande place, et que le lecteur ne sera peut-être pas fâché de trouver ici resserrés et résumés en peu de mots.

Pour prouver à Polus qu’il vaut mieux re-