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le résultat probable de l’introduction de l’air par les veines coccigiennes.

Lorsque les précautions que nous venons d’indiquer ont été impuissantes pour prévenir l’accident, le moyen qui saute d’abord aux yeux, c’est l’occlusion de la plaie veineuse. Mais ce moyen, mis en usage un grand nombre de fois offre peut-être autant de dangers d’un côté que d’avantages de l’autre ; s’il met un terme à l’introduction de l’air dans le vaisseau blessé, il a l’inconvénient d’empêcher la sortie de celui que les contractions du cœur tendent à repousser au dehors ; en sorte qu’il ne peut réussir, que si au moment de son application, le gaz introduit n’est pas en quantité suffisante pour donner la mort. Nysten et plus tard Amussat, ont préconisé la compression du thorax comme moyen propre à favoriser l’expulsion de l’air. On a espéré parvenir, par ce procédé, à imiter le reflux du sang veineux : mais il ne faut pas croire qu’on puisse réussir à l’aide de cette compression après l’expulsion complète de l’air parvenu dans le cœur droit, attendu que le resserrement de la poitrine dans l’expiration n’exerce qu’une influence très-secondaire sur ce reflux dont le véritable agent est la systole auriculaire. Ce moyen mérite donc peu de confiance. Mais Magendie est allé plus loin ; il a proposé d’introduire par la plaie de la veine, et de pousser jusqu’au cœur, un tuyau élastique armé d’une seringue qui s’y adapte parfaitement et à pomper à l’aide de cet appareil, la masse sanguine qui remplit les cavités droites du cœur. Ce moyen qui parait avoir réussi plusieurs fois dans les expériences qu’on a faites ; mais quoi qu’il en soit, l’emploi de ce moyen ne peut être regardé que comme dangereux.

Il faudrait, en effet, prendre des précautions minutieuses, et que ne comporte pas la rapidité avec laquelle on doit