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Dans le fond des forêts émule de l’orfraie,
Hermite d’un vieux tronc que le hibou m’effraie !
Que la chouette cherche un cri plus déchirant !
Quant au triste coucou, d’arbre en arbre courant,
Sa voix que la coutume érige en noir présage
Au mari courroucé fera perdre courage.

La nuit sur la nature étend son voile gris,
Et fait frémir en l’air mille chauve-souris,
Ah ! fraulez mon chapeau, puisque c’est votre usage,
Mais de ce pauvre, au moins respectez le visage,
Au déclin d’un beau jour pour cesser de souffrir,
Il s’endort en plain champ sur la foi du zéphir ;
Volez, volez plutôt par cette cheminée,
Vous pourrez, sans remords, ô filles de Minée,
De ce Midas qui ronfle ébranler les rideaux,
Raser sa longue oreille et flétrir ses pavots.

Que le dinde glouton glousse en faisant la roue !
Que la canne criarde en barbotant s’enroue !
En déployant sa voix puisse l’oie en un coin
Ainsi qu’au capitole avertir au besoin !
Que le merle et le geai jasent avec l’agasse !
Seul dans un vers braillard que le corbeau croasse !