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Le long de la Garonne, au bord de la Charente.

Ce Poëme naissant a vu ma muse errante,
Invoquer l’amitié, la nature et l’amour,
Aux muses maintenant veux-je faire la cour ?
Apollon, à Neuilly, me sourit en cachette,
Et rimeur à Paris, là je me sens poète :
C’est là que, d’un ciel pur respirant la douceur,
Et laissant mon esprit aux ordres de mon cœur,
Loin des petits auteurs, et des grandes coquettes,
Je compose en plein air, sans livre et sans tablettes ;
Zoïle n’est pas là quand mon vers cherche à fuir,
Et ma maîtresse est là s’il m’échappe un soupir.

Et le style varie ainsi que la campagne.
Atteignant au sublime au haut d’une montagne ;
On est fier d’entasser des vers audacieux ;
Et debout sur le globe, on les déclame aux Dieux.

Quand je domine ainsi le reste de la terre,
Si quelqu’un me disait, peins le bruit de la guerre :
Egal à mon sujet, je lui pourrai, je crois,
Dans mes vers belliqueux faire entendre à la fois,
Les rebonds des boulets, le siflement des balles,
Les bombes, les canons, les tambours, les tymbales,