Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XV

La ville de Toronto est assise sur les rives du lac Ontario, à l’endroit même où s’élevait jadis le fort Rouillée, dont il est question dans les romans sauvages de A. Devoile. À l’âge de douze ans, je me rendais quotidiennement dans ce fort, sous le règne de la reine Anne, entouré d’Outawais et d’Amalingans, très familiarisé avec les tomahawks et les chevelures, les wigwams et les calumets ; en ce temps-là, le lac Ontario était entouré de hautes montagnes auxquelles mon imagination avait donné des contours très précis ; or je ne sais quel cataclysme est survenu : toujours est-il que la campagne aux abords du lac est déplorablement plate, plate comme une sole frite, ce qui ne laissa pas de me contrarier quand je m’en aperçus.