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la chronique

données à Paris en l’honneur du roi d’Italie ; sa surdité de plus entravait parfois l’exercice de sa mission. Lorsque le papier funeste lui parvint, il accepta de le transmettre à son gouvernement et ne s’inquiéta pas de l’usage que comptait en taire par ailleurs la chancellerie pontificale. Cette protestation, excusable dans le fonds et même moins mal intentionnée à l’égard de la France qu’on aurait pu s’y attendre, était rédigée avec infiniment d’imprudence ; les termes avaient été choisis sans discernement ; ils étaient tels que, publiés dans un journal, leur répercussion sur l’opinion publique serait nécessairement fâcheuse. On ne sait pas exactement comment la chose advint. Le ministre des Affaires Étrangères de France s’était contenté de faire savoir au cardinal secrétaire d’État qu’il tenait la protestation pour nulle et non avenue ; le silence se faisait sur cet incident et l’opinion, en France, se tenait pour satisfaite que le document n’eût pas été accueilli lorsque M. Jaurès vint à s’en procurer le texte et le rendit public. Il le tenait d’une chancellerie étrangère sans doute intéressée à brouiller les cartes. Or ce texte n’était pas conforme à celui qu’on connaissait au quai d’Orsay ; il contenait une phrase supplé-