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(537.500 fr.) des départements (192.470 fr.) de l’État enfin (5.475.000 fr.)[1]. On voit quelle diversité dans l’origine des ressources depuis la souscription du participant jusqu’au don gracieux du protecteur c’est-à-dire d’un pôle à l’autre de la formule sociale. Qu’un tel mélange de principes contraires ait été fécond peut-on en douter en présence de résultats si considérables ? Mais par là même que s’y révèle une opposition de principes, des adversaires devaient se lever, de ces hommes pour qui le bien réalisé ne compte guère dès qu’il l’a été hors de leurs théories préférées. La société de secours mutuels trouve devant elle le jacobinisme exalté de ceux qui, ramenant toutes choses à la lutte des classes, s’indignent de voir le « prolétariat » recevoir des gratifications du « patronat ». Tout n’est donc pas serein sur son horizon et elle peut craindre que, malgré les immenses bienfaits dispensés par elle, des fanatiques quelque jour ne lui refusent le droit de vivre.

  1. Cette subvention est d’origine impériale comme, d’ailleurs, le mouvement tout entier. En 1852, Napoléon iii détacha de l’apanage de la maison d’Orléans que son gouvernement avait confisqué une somme de dix millions qui servit à doter les premières sociétés de secours mutuels.