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Depuis le traité d’Aïgoun en 1858 par lequel la Russie obtint la rive gauche de l’Amour — traité complété en 1860 par la cession du territoire compris entre la rive droite de l’Ossouri et l’océan, les influences russes ont dominé en Mandchourie et elles ont été constamment opposées à l’initiative des missionnaires français ; la mission de Moukden a été détruite d’ailleurs par les Boxers. Les mêmes difficultés n’existaient point en Corée où jusqu’à ces derniers temps subsistait un gouvernement autonome et relativement indépendant. L’église de Corée présentait de plus cette anomalie d’avoir été fondée par des philosophes. Lorsqu’en 1794 apparut à Séoul le premier missionnaire il y avait déjà 4.000 chrétiens groupés autour du lettré Nitekso et de ses amis lesquels s’étaient convertis spontanément, à la lecture d’un exposé chinois de la doctrine catholique. Cela n’empêcha pas pourtant qu’en 1839, au cours d’une persécution xénophobe, trois missionnaires français fussent mis à mort. Par la suite d’autres crimes analogues furent perpétrés sans que le gouvernement français ait songé à intervenir. En 1860, la chose était d’autant plus indiquée qu’une flotte de guerre se trouvait à portée