Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/100

Cette page n’a pas encore été corrigée
88
la chronique

ble enquête puisse être conduite en dehors des missionnaires eux-mêmes. Or, dans les circonstances présentes, ces derniers ne sauraient avoir toute l’impartialité désirable et les documents fournis par eux risqueraient de se colorer trop exclusivement des reflets de l’esprit de parti. Aussi doit-on se féliciter que l’offre ait devancé la demande et que le R. P. Piolet et ses nombreux collaborateurs aient eu le loisir d’achever en paix l’énorme travail qu’ils avaient entrepris. Les six volumes de leur histoire des Missions catholiques françaises au xixe siècle[1], abondamment et délicatement illustrés, ont pu conserver ainsi le caractère digne et mesuré qui convenait à des annales de cette sorte ; l’actualité, venue très vite en corser l’intérêt, n’a rien pu y mêler qui se ressentit des polémiques suscitées par un anticléricalisme intransigeant.

Bien entendu, le point de vue auquel se sont placés les auteurs est différent de celui auquel notre Chronique doit se sentir ; et nos conclusions ne sauraient, en beaucoup de cas, s’accorder avec les leurs. Mais les faits que — témoins souvent

  1. Ar. Colin et Cie, éditeurs, Paris.