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la chronique

connaissances et de garanties juridiques dans les conseils de guerre — le caractère démoralisateur des services d’espionnage — les passions inavouables surexcitées par l’antisémitisme. L’opinion, maîtresse d’elle-même, eût de suite fixé ces trois points et provoqué les réformes utiles. Mais l’opinion, précisément, n’était pas maîtresse d’elle-même. Les hasards tragiques qui avaient créé et compliqué ce douloureux imbroglio lui enlevaient la lucidité et le sang-froid. Elle se laissa égarer dans la voie d’une absurde généralisation.

Les ennemis du service militaire ne pouvaient guère dénoncer le mauvais esprit de l’armée toute entière, puisque sortant de la nation et y retournant sans cesse, elles sont, pour ainsi dire, confondues, de sorte qu’un Français qui attaque l’armée semble se condamner lui-même ou vouloir se mettre à part de ses compatriotes. Mais ils dénoncèrent l’état-major et le firent avec d’autant plus de succès que c’est là une expression anonyme, indéterminée pour bien des gens, et qui rappelle l’organisation monarchique et les armées de métier. En réalité, un état-major est d’autant plus nécessaire dans une armée républicaine, qu’il n’y a point de souverain, c’est-à-dire d’autorité